Gutenberg et l'imprimerie

Gutenberg ou l'aventure de l'imprimerie de Michelle Crogiez aux Editions Millepages, 1998 -ISBN 2-84218-041-0

Au 15ème siècle, plusieurs pays européens revendiquent l'invention de l'imprimerie. A cette époque, beaucoup de gens cherchaient à créer mécaniquement plusieurs exemplaires d'un même livre. Ce qu'ils ignoraient c'est que  les Coréens savaient déjà écrire en assemblant des caractères mobiles en bronze.  Les européens ont donc inventé l'imprimerie sans savoir que cela avait déjà inventé en Asie bien plus tôt.

Source : image et texte  https://www.graphiline.com/article/24523/un-inventeur-chinois-fabriquait-premiers-caracteres-mobiles

Légende : "Au 11ème siècle,  un inventeur chinois, Bi Sheng à utiliser de l'argile et de la colle liquide pour fabriquer des caractères mobiles d'imprimerie. (...) Les caractères mobiles d'imprimerie en métal auraient été inventés au 13ème siècle en Corée par Choe Yun-ui, , un fonctionnaire de la dynastie Goryeo (475-1392)."

En Europe, on sait avec certitude que c'est l'Allemand Gutenberg qui a inventé les caractères mobiles en plomb que l'on utilisait plusieurs fois et pour des pages différentes.

Les premiers livres : 

• Les premiers manuscrits ont été faits par les Egyptiens sur du papyrus

• Au Moyen Age, les livres sont recopiés sur du parchemin ou du vélin (peau de veau et de moutons.

Au Moyen âge, les livres étaient manuscrits donc rares, précieux et couteux. Ils étaient réalisés par les moines copistes qui les recopiaient et les ornementaient d'enluminures.

 Au 13ème siècle, des ateliers de copies se forment mais c'est toujours trop longs de recopier les livres à la main. Dans les bibliothèques, les livres étaient attachés au pupitre pour éviter les vols.

Papyrus de Hounefer, Livre des Morts daté de la XIXe dynastie, 1300 av. J.-C., British Museum, Londres.• Crédits : Getty

Parchemin - Bnf.fr

La xylographie : 

Dès le XIVème siècle, on invente la xylographie. Elle permet d'imprimer des images pieuses en gravant des formes en bois destinées à être transférés directement sur le papier. Bientôt, les images pieuses vont être accompagnées de petits textes ou de quelques mots. La xylographie n'est pas l'ancêtre de l'imprimerie, c'est une technique différente.

La jeunesse de Gutenberg :

Il naît vers 1397 en Allemagne dans dans une grande ville commerçante appelée Mayence. Son nom de naissance est Johannn Gensfleich zur Ladem  zum Gutenberg. La famille de Gutenberg est riche, se sont des patriciens, son père étant maître des comptes de la ville. Vu le rang social de sa famille, on suppose qu'il a fait des études de lettres et de théologie. Vers 1430, les troubles politiques obligent la famille Gutenberg à s'exiler. Johannn Gensfleich zur Ladem  zum Gutenberg part 20 ans à priori à Strasbourg. Il apprend le métier d'orfèvre et acquiert des connaissances techniques. Il crée une société pour polir les pierres précieuses et fabriquer des miroirs.

La découverte de Gutenberg :

En même temps, Gutenberg  cherche aussi à reproduire mécaniquement des livres. A force de recherche, il finit par trouver le moyen de fabriquer des lettres mobiles réutilisables. Gutenberg a découvert la typographie c'est-à-dire l'art d'écrire avec les lettres mobiles. Gutenberg n'a pas inventé l'imprimerie mais il a inventé les caractères mobiles sans quoi l'imprimerie n'aurait pas existé.

Publication du premier livre imprimé :

Gutenberg s'associe à Fust,  un banquier qui lui apporte de l'argent pour fabriquer des outils et des caractères en métal. En 1455, Gutenberg publie le premier livre imprimé : La Bible à 42 lignes. 

Source : Wikipédia - Bible de Gutenberg (première page)

Fust, qui se brouille avec Gutenberg, publie Le Psautier de Mayence qui marque le début la fabrication des livres en série.

Wikipédia - Psautier de Mayence :" Recueil de psaumes en latin à usage liturgique (...). Le Psautier était à cette époque le livre le plus recherché pour la dévotion cléricale : il contient calendrier, litanies, cantiques et prières en latin."

La fin de vie de Gutenberg :

Trois ans avant sa mort, Gutenberg est anobli par l'archevêque de Mayence, sa ville natale. Il meurt en 1468 à environ 70 ans, sans avoir eu d'enfant.

Les caractères d'imprimerie :

• La fonte des caractères : il s'agit de poinçonner une masse de cuivre appelée matrice qui est plus tendre que le poinçon. La forme du poinçon s'inscrit en creux et sera placée dans un moule. Dans ce moule, on coule du métal autant de fois qu'on souhaite obtenir d'exemplaires du même caractère.
• L'assemblage de la galée : pour écrire un texte, il faut utiliser un composteur pour ne pas que les lettres bougent. On écrit les mots en plaçant les blancs entre les mots. On place ensuite les lignes de mots sur un plateau appelé galée qui sera placée dans la presse.

Encre et papier :

• Le parchemin ne convient pas pour l'imprimerie. Le papier va être utilisé pour l'impression car il est plus facile à fabriquer et qu'il boit un peu l'encre.
• Le papier a été inventé en Chine. Dès le 12ème siècle, on trouve des moulins à papier en Espagne, puis en Italie et en France. La culture du chanvre et du lin est très répandue et c'est la base du papier. A l'époque de Gutenberg, le papier devient un support courant.
• L'encre liquide qui coulait sur les caractères en métal est remplacée par une nouvelle encre grasse, plus adaptée à l'impression.

C'est le mot presse qui a permis de former les mots impression et imprimerie. Dans la presse, on pose la galée sur le marbre et on l'induit d'encre avec la balle. L'ouvrier place la feuille sur les caractères. La presse serre la feuille contre contre la galée. Une fois que la feuille est imprimée des deux côtés, on les donne au relieur. Il  les plie, les coud et les relie. Reste à améliorer la vitesse de la presse, beaucoup de gens y travaillent.

Les presses se multiplient ainsi que les ateliers de typographie.

Guillaume Fichet :

En France, Guillaume Fichet, professeur à l'université, monte un atelier à la Sorbonne avec 3 ouvriers allemands. Ils impriment des livres en latin, dans un de ces livres Guillaume Fichet rend hommage à Gutenberg : " car il a gravé des caractères à l'aide desquels tout ce qui se dit et se pense peut-être écrit, transmis et conservé à la mémoire de la postérité". A Lyon, l'imprimerie publie le premier livre en français.

Les incunables :

Ce sont les premiers livres qui sont publiés avant 1500, ils ressemblent beaucoup aux manuscrits car ils sont faits avec les caractères gothiques.

Cependant, des nouveautés apparaissent :

• Les lettres et les dessins en filigrane à l'aide d'un fil de laiton tordu.
• La pagination : elle permet au relieur de ne pas inverser les livres et elle est utile pour le lecteur.
• La page de titre : elle sert à écrire le titre mais aussi l'éditeur, la ville, la date d'impression.​​​​​​​​​​​​​​ 

Des livres de la littérature antique sont publiés en grec, l'hébreu intéresse aussi les religieux qui veulent accéder au texte original de la première partie de la Bible. On redécouvre aussi les mathématiques antiques dans les textes grecs et les techniques.

Incunable - bnf.fr

L'humanisme :

Les gens veulent accéder à la connaissance. Grâce à l'imprimerie, chacun peut lire seul et non plus dans une assemblée où le prêtre ou le professeur pouvait censurer certains passages. Les gens commencent à se faire leur opinion personnelle.

La Réforme :

Au 15ème, un mouvement de contestation religieux apparaît : c'est la Réforme qui conduira à l'établissement du protestantisme. Luther traduit la Bible en Allemand et organise le culte protestant. Luther incite les gens à lire la Bible et se faire leur propre opinion.

La naissance du journalisme :

Théophraste Renaudot imagine de publier périodiquement un recueil de nouvelles de la cour. En 1631, il publie la gazette de France, de nombreux titres seront créés par la suite.

L'imprimerie moderne :

En 1867, on invente la rotative. Contrairement à la presse plate qu'il faut manœuvrer pour l'impression de chaque feuille,  la rotative tourne sans s'arrêter. L'impression se fait en continu sur des bobines de papier.

Aujourd'hui, on n'a plus besoin d'aligner des lignes de plomb pour former les pages. L'ordinateur se charge de la répartition des blancs et de la disposition du texte sur la page.