Le collier rouge

Le collier rouge de J-C Ruffin

(Première de couverture aux éditions Gallimard)

Un roman comme une pièce de théâtre. Un décor simple :  la place d'un village écrasée sous une chaleur accablante avec d'un côté un chien épuisé qui aboie sans cesse et  en face une cellule retenant un soldat de la guerre de 1914-1918 . Entre en scène un juge qui vient interroger le prisonnier et qui va chercher à comprendre pourquoi ce dernier ne veut pas être libérer en disant simplement que le jour où il a décoré son chien Guillaume devant des militaires, il était ivre.

Petit à petit, le soldat va baisser sa garde et exprimer son dégoût de la guerre, si absurde qu'il a  tiré sur des amis parce qu'ils étaient dans le camp ennemi . En décorant son chien au défilé du 14 juillet 1919, il proclame : « Pour sa conduite exemplaire pour le front d'Orient, n'hésitant pas à attaquer un soldat bulgare, animé pourtant d'intentions pacifiques, le soldat Guillaume présent devant vous a mérité la plus haute reconnaissance de la Patrie (...) Soldat Guillaume, au nom du Président de la République, je vous accueille dans l'ordre de l'ignominie qui récompense la violence aveugle, la soumission aux puissants et les instincts les plus bestiaux, et je vous fais chevalier de la Légion d'honneur. »

Le juge va aider le prisonnier à se dévêtir de son orgueil pour accepter de se faire libérer et de ne plus renoncer à Valentine, la mère de son fils.

Cette histoire basée sur un fait réel nous tient en haleine même si l'écriture de Jean Christophe Ruffin est lisse et froide et la fin plutôt décevante. Une belle dénonciation de la guerre tout de même... et un attendrissant portrait de chien que l'on a tous envie d'adopter !

Image extraite du site mandor.fr (interview de JC Ruffin)